3.1.1.1. Tiaroya Kao, historien de Djeddah.
A l'ouest de la presqu'île du Cap-Vert se trouve la capitale Dakar, et à l'est la banlieue s'étend jusqu'au continent, sur 15 km. Pikine qui comptait 915 300 habitants en 2009 (MEF, ANSD, 2006)85elle sera habitée par près de deux millions de personnes d'ici 201586. La ville de Djiddah Thiaroye Kao est située au cœur de Pikina, à environ 2 km de la baie de Yoff (au nord) et à 2 km de la baie de Hann (au sud). La municipalité de district, qui doit son nom à l'un de ses principaux quartiers, Djeddah, et au premier établissement humain, Tiaroye Khao, a été créée en 1996 par la loi n° 2018-1996. 96-06 du 22 mars 1996, qui se réfère à la régionalisation de l'établissement officiel de la ville de Pikine. La commune est limitrophe à l'est avec la commune d'arrondissement de Yeumbeul Sud et une partie de Guédiawaye Wakhinane-
Nimzat ? à l'ouest par la Commune d'Arrondissement de Pikine Nord et la rue des Niayes. au nord les communes des quartiers Sam Notaire et Médina Gounass (commune de Guédiawaye). et la commune de Yeumbeul Nord et se termine au sud dans les communesSecteur Pikine Est et gare de Thiaroye. Municipalité de KotarDjiddah Thiaroye Kao appartient à une zone communément appelée Pikine irrégulière en raison de l'occupation anarchique des terres, de la nature et du manque notoire d'infrastructures de base. Cette situation résulte de la conjonction des expulsions menées par les autorités coloniales depuis 1952 pour dégager l'aire urbaine de Dakar et de l'exode rural massif de la population, dont Pikine est le principal réservoir.
85Sénégal MEF, ANSD (janvier 2006), Estimations de la population du Sénégal 2005 à 2015, 24 pages.
86Certains observateurs estiment que Pikine atteignait déjà plus de 1,5 million d'habitants en 2009.
Historiquement, la communauté de Djiddah Thiaroye Kao était une « ville endormie » habitée par des hommes venus de l'intérieur ou des pays voisins pour travailler dans la capitale sénégalaise (voir carte 21). Djiddah Thiaroye Kao comptait 107 844 habitants en 2009 sur 1,9 km2et avec une densité de 56 760 habitants par2 87.
Carte 21 : Djeddah Thiaroye Kao Map.
Source Ministère de l'Éducation, 2006. Profil de développement durable du district Djiddah Thiaroye Kao (Grad Pikine) 5th St.
3.1.1.2. Caractéristiques physiques et humaines.
Cette commune est située dans la région des Niayes, une zone inondable dynamique qui favorise les cultures horticoles. Là, la nappe phréatique de Thiaroye est peu profonde (entre 0 et 3 m sous le niveau du sol). Près de la Grande Côte, le type de climat sub-canarien se caractérise par des hivers doux et des étés chauds avec peu de pluie. La pluviométrie annuelle moyenne est de 600 mm. La hauteur de Djiddah Thiaroye Kao varie approximativement entre trois et six mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui en fait l'un des points les plus bas de la ville de Pikine. Cela pose des problèmes importants en termes de gestion de l'eau. indiquerplus haut; dunes, sont pour la plupart des endroits où se trouvent les routes principales : Tally Nietty Mbars et Tally Boubess88mais la poursuite du remplissage des structures d'habitation tend à modifier ce constat (cf. figure 10). Les routes principales vont du sud-ouest au nord-est. Entre ces zones, il y a des zones basses, c'est-à-dire entre les lits du Danube, qui correspondent à l'intérieur de la périphérie de la commune. Sur les images satellites, ces zones sont bien visibles : elles suivent le même trajet que les zones hautes et sont plus sombres car les eaux souterraines sont parfois au-dessus de la surface du sol. La commune de Kotara couvre une superficie estimée à 237,5 hectares89.
87Enda Graf Sahel, mars 2009. Pikine aujourd'hui et demain : diagnostic participatif de la ville de Pikine (Dakar, Sénégal) P25.
88En wolof, la langue nationale, Tally Nietty Mbars signifie la route des trois abris et Tally Boubess signifie littéralement New Way.
89Ministère de l'Éducation 2006. Profil de développement durable de la municipalité du district de DjiddahThiaroye Kao (diplômé Pikine) 16π.
Figure 9 : Maison basse abandonnée. Figure 10 : Salle comble à Djiddah Thiaroye Kao.
La photo n°9 prise en 2009 montre une maison abandonnée envahie par une végétation hydrophile et litière avec des bouteilles en plastique.
Photo #10 prise en 2009. La maison est enterrée si on parle de la hauteur du portail de cette maison.
La population de la commune d'arrondissement de Djiddah Thiaroye Kao était estimée en 1998 à 130 959 habitants. Si l'on utilise le taux de croissance annuel moyen de 5% fixé par la Direction de la Prévision et des Statistiques (DPS), cette population s'élève aujourd'hui à environ 200 000 personnes. Du fait de ses origines diverses, la population se caractérise par un véritable brassage ethnique avec, dans l'ordre (voir figure 15) : 37% Wolof, 34% Pulaara, 22% Serer et 3% pour les autres ethnies représentées dans la commune : Mandingue, Joola et Hasanya (les Maures). La population, comme dans l'ensemble du pays, se caractérise par une jeunesse intense (près des 2/3 de la population totale) et un fort pourcentage de féminisation. A ce titre, il représente une ressource humaine importante que la commune d'arrondissement doit mobiliser en s'engageant dans une démarche participative pour approfondir le processus de décentralisation et consolider le développement à la base.
Figure 15 : Composition de la population de Djiddah Thiaroye depuis 1998.
Composition de la population de Djeddah Tiaroye Kau
0 dix 20 30 40
OLeévolutionfs HAlPiulNon
petitvaleurvaleures DANSUtahencorepetit Equipes nationales
PiLeturcmnavant-toitgmmn%
Pour cent
Source : Institut de la prévision et de la statistique.
Le département est en outre divisé en plusieurs districts dirigés par des représentants de district qui sont nommés par le maire sur l'avis des représentants de l'État.
Djiddah Thiaroye Kao compte 66 arrondissements. Ces habitants, comme ceux de Pikin, ne bénéficient pas d'une longue histoire commune. C'est une interface entre les modes de vie urbains et ruraux. Du fait de leurs origines différentes, la population de Djiddah Thiaroye Kao est particulièrement hétérogène90par rapport à la moyenne nationale. Le chômage y dépasse les 50%, tandis que le secteur de l'économie souterraine est très développé. SUR
90La part restante est représentée par les Mantingos, Diole et les citoyens des pays voisins comme par exempleMauritanie, Mali, Gambie ou les deux Guinées (République de Guinée et Guinée-Bissau au sudSénégal.
Djiddah Thiaroye Kao, les activités économiques tournent principalement autour du secteur tertiaire. Cette économie informelle ou de base est organisée le long de la page principaleartères, mais aussi au niveau de trois marchés traditionnels : Nietty Mbars, Mbabass et Bourdons. De plus, il existe de nombreuses autres petites structures commerciales qui existent dans levoir même dans le quartier ou le long de la rue principale des Niayes, mettant en valeur la vie économique de la ville : commerces de proximité, microservices (voir Figure 11) ateliers professionnels, centres TV, mutuelle, etc.). Cette rue des Niayes représente dans la mentalité des locaux la frontière ou plus précisément la frontière entre la ville de Pikine et la ville de Guédiawaya.
Figure 11 : La rue troublée des Niayes qui sépare Pikine et Guédiawaye et régit la vie périurbaine.
Photo prise en 2009.
La commune de Djiddah Thiaroye Kao est située entièrement dans la zone désignée pour l'habitat selon le plan d'urbanisme (PDU). il couvre une superficie estimée à 237,5 hectares dans 21 grands quartiers comprenant plus de 65 000 parcelles. La structure urbaine s'articule autour de deux grandes zones principales, malgré la règlementation et l'occupation de l'espace. La première zone, régulièrement découpée (échiquier classique), ne représente ainsi que 22,4% de la superficie totale et ne comprend que cinq quartiers, qui sont : Aïnoumane III, Médinatoul Mounawar, Lansar, CFA et Touba Pikine dans la partie nord-ouest de la ville. . Quant à la deuxième zone, elle couvre 184,5 hectares avec d'autres quartiers en son sein.
3.1.1.3. Les caractéristiques économiques sont dominées par le secteur tertiaire le long de la voie des Grands-mères.
Les activités économiques sont dominées par le secteur tertiaire. Après tout c'est économiqueinformel qui se caractérise par la présence de trois marchés : nietty mbaar, daaru salaam(pent) et Bou Bes Agora. Seuls les deux premiers sont sous l'administration de la municipalitémunicipalités. Le troisième marché de Bou Bes, bien que situé dans la zonemunicipalement, elle relève de l'administration de la ville de Guédiawaya. Cette situation, qui résulterait d'un accord tacite entre la Ville de Pikine et Guédiawaye, entraîne un sérieux désavantage pour la Ville de Pikine. On trouve également de nombreuses micro-structures commerciales dans le quartier et notamment le long de la rue des Niayes : ce sont principalement des boutiques, des ateliers d'usinage, de menuiserie, de tailleurs, des centres de télévision, des ateliers de photographie, etc. Les recettes provenant des achats (droits) et des commerces et magasins (brevets) représentent une part importante du budget de la municipalité de district. Dans la municipalité de la province, il n'y a pas d'usine ou d'espace de culture, beaucoup plus d'activité touristique. En plus des marchés et des boutiques, dans certains quartiers se trouvent également plusieurs artisans (cordonniers, bijoutiers, menuisiers et métallurgistes).
Le secteur de l'éducation souffre d'un manque notoire d'infrastructures91. La demande d'éducation dépasse largement l'offre. Cette faiblesse des structures scolaires explique les conditions de travail difficiles avec les effectifs nombreux et la pratique des doubles vacations, mais aussi la très faible réussite aux examens. L'enseignement primaire non formel n'est pas bon non plus. L'analphabétisme est élevé, en particulier chez les femmes, et les interventions des agences d'alphabétisation et autres organisations non gouvernementales sont encore timides.
Les solutions sont passées en revue avec :
construction de nouvelles infrastructures scolaires sur les sites rénovés d'anciennes maisons abandonnées. L'Etat dispose d'un terrain à Mousdalifa 4 pouvant également accueillir des infrastructures scolaires.
la construction d'un chalet pour jeunes enfants afin de répondre en partie à l'énorme demande d'éducation préscolaire.
l'implication des agences d'alphabétisation, des organisations non gouvernementales et d'autres associations dans la mise en œuvre de programmes intégrés d'éducation des adultes qui incluent la formation, le soutien organisationnel, la mise en réseau, les activités génératrices de revenus et un environnement alphabétisé ou alphabétisé.
Les conditions générales d'insalubrité et de promiscuité expliquent la forte incidence de certaines maladies comme le paludisme, le choléra, la pneumonie, la schistosomiase, les maladies de peau, etc. Et le district ne compte que deux postes de santé, Minam et Déggo, qui sont insuffisants pour les besoins de la population. S'il est vrai que la santé a un prix, ces populations pauvres n'ont pas suffisamment de revenus pour couvrir adéquatement les dépenses de santé. Dans ce contexte, il est nécessaire de développer des campagnes pour lutter contre les mauvaises habitudes, prévenir les maladies publiques, utiliser des moustiquaires imprégnées, etc. Dans la relation avec les partenaires, il est nécessaire d'explorer les voies et moyens de mettre en place une mutuelle de santé. De plus, la construction d'un centre de santé et de nouveaux points qui répondront au cahier des charges de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en termes de couverture sanitaire est nécessaire. Division ou bâtiment/
L'aménagement du quartier doit faciliter l'évacuation des patients. Actuellement, ce n'est pas le cas, surtout dans les quartiers non bâtis. Les femmes souffrent d'un énorme déficit organisationnel dû à l'absence d'un cadre commun de coordination et d'encadrement local en matière de formation, d'appui organisationnel et financier.
A noter toutefois la construction prochaine d'un centre socio-culturel à l'emplacement de l'ancienne entrée du quartier CFA de la ville, les fonds étant déjà sécurisés. Mais cette infrastructure sera loin de répondre aux grands besoins et attentes des jeunes. Il faut donc penser à la construction d'autres maisons ainsi que des aires de jeux sur le site des anciennes maisons abandonnées.
3.1.1.4. Pikine : Djiddah Thiaroye Kao ; commune d'arrondissement concernée inondations récurrentes.
La commune du district de Djiddah Thiaroye Kao, comme de nombreuses villes de la zone périurbaine de Dakar, fait face à une urbanisation anarchique caractérisée par un énorme déficit dans la gestion du cadre de vie et l'aménagement du territoire. . D'autre part, l'accent est mis uniquement sur l'habitat qui, en raison de sa désorganisation, est spontané et irrégulier et très courant dans les fosses à mésothine et donc peu propice à la construction (voir Figure 12). Une urbanisation anarchique, sans plan d'aménagement, explique pourquoi cette zone souffre d'un accès insuffisant aux commodités et infrastructures de base telles que l'eau, la santé, l'éducation, les voies de communication, etc. Comme dans les autres communes de banlieue, cette population est majoritairement pauvre et précaire. en fait,
91L'analyse des infrastructures scolaires existantes a révélé : deux établissements préscolaires dont l'un est situédans le département de pédiatrie sociale et l'autre, privé, est situé à Ainoumani 3. sept écoles primaires,une école primaire privée à Mésséré, deux lycées privés, Khalifa Abebacar SY (Minam) etJoseph Corréa (Gouye Salaam) et l'école franco-arabe.
Avec l'augmentation des prix des terrains dans la région de Dakar, les populations les plus pauvres se sont installées dans les zones vulnérables. Le droit foncier traditionnel, de manière informelle, est encore utilisé par la population. Celles-ci, supprimées, sortent du cadre des règles d'urbanisme du plan de secteur. Ces zones sont situées dans des zones basses qui collectent généralement les eaux de ruissellement tout en étant des captages. Wakinane Nord et Nimzat sont deux quartiers situés en plein sur la Grande Niaye à Pikina : dans sa partie ouest (quartier irrégulier, mais c'est là que le processus de desserte a commencé).
Figure 12 : Djiddah Thiaroye District Kao avec ses petits commerces et ses bidonvilles.
Photo prise en 2009. Quartier marécageux. Les gens qui polluent leurs maisons ont s le temps apporte cette conduite d'eau.
L'installation de la population dans ces quartiers a commencé vers les années 1960 et l'essentiel de cette population est issu de la politique d'éviction de certains quartiers anciens.de Dakar comme Figue micc, Médinatoul mounawara (cf. première partie). Par conséquent,Ces zones de captage des eaux pluviales ou d'évacuation des eaux souterraines sont en cours d'urbanisation malgré les contraintes écologiques et les différents programmes de conservation des écosystèmes en place. La population pauvre vivant dans la région montre une grande réticence à divers programmes de conservation des écosystèmes. Certains vivent dans la rue, et la plupart d'entre eux sont mélangés de diverses manières avec des squatters. Ces logements dits d'auto-assistance dans des terres insalubres sujettes aux catastrophes telles que les inondations sont construits sans aménagement ni infrastructure de base. Ce paysage manque d'espaces verts, de végétation ou d'espaces publics significatifs. Il n'y a pas de plan d'urbanisme pour Djiddah Thiaroye Kao. La plupart des appartements de l'arrondissement sont situés dans des quartiers indivis, dits quartiers irréguliers : 60 des 66 quartiers concernés : pas de lotissement.
Les ressources en eau de la zone sont principalement constituées d'eaux souterraines peu profondes (-4m). Cela est particulièrement vrai dans les zones à basse pression telles que les piscines. Des pans entiers du quartier à l'intérieur du site sont ainsi aujourd'hui construits sur des zones marécageuses (voir figure 13). le quartier, quant à lui, est très isolé. Les camions à ordures ne peuvent pas s'y rendre à cause des routes étroites et des inondations. Pendant la saison des pluies, les flaques sèches dans et autour de la zone sont remplies d'eau pendant quatre à cinq mois, et parfois toute l'année.
Djiddah Thiaroye Kao est sans doute l'un des quartiers de la ville de Pikine où les problèmes d'environnement urbain émergent beaucoup plus fortement. Le retour de la saison des pluies ces dernières années a provoqué des inondations. Les principaux facteurs responsables sont l'aménagement anarchique, le hasard et l'insuffisance du réseau sanitaire (évacuation des eaux pluviales). Ces inondations, causées également par la montée des nappes phréatiques, ont été observées à Tivaouane Diacksao, Djiddah Thiaroye Kao, Guinaw Rail Nord et Sud. Djeddah Tiaroye
Kao est principalement construit dans la zone inondable autour de la vallée des Niayes. Pour cette raison, les colonies sont touchées par les inondations pendant la saison hivernale.
Image 13 : Une vieille maison aujourd'hui envahie de roseaux, preuve de l'humidité de la région.
La photo prise en 2009 montre que cette maison a été construite sur un terrain marécageux, et à côté maisons habitées.
Même après la saison des pluies, ces inondations se poursuivent, obligeant de nombreuses personnes à quitter leur domicile, même temporairement. De plus, la pluie de 2006 a de nouveau jeté quelques maisons à l'eau. En attendant des mesures draconiennes, il faut agir rapidement pour enfouir et pomper les eaux stagnantes, mais aussi pour localiser les maisons abandonnées suite aux inondations pour les remettre à l'Etat qui aura la charge du service. Les propriétaires expropriés seront indemnisés et relogés dans des zones plus durables. Si la force de la municipalité de la région inspire l'espoir à la population, il existe de nombreuses faiblesses qui aggravent le sous-développement de la région. Parmi les principales faiblesses, on peut citer l'occupation incontrôlée de l'espace (5 quartiers communaux sur un total de 66) : elle favorise la débauche et le crime et rend difficile le nettoyage et l'embellissement de l'environnement résidentiel. Manque important d'infrastructures socio-économiques affectant les performances scolaires et l'analphabétisme, la prévalence des maladies endémiques et les niveaux d'accès à l'eau potable. La position géographique et l'absence de réseau d'assainissement expliquent que cette commune d'arrondissement soit une zone inondable. Le faible niveau de ressources des ménages et le niveau de pauvreté et de chômage résultent de la faible croissance des activités génératrices de revenus. Il faut souligner l'absence de plan de développement local et de synergie dans l'intervention des partenaires.